Journal de bord : J5

Publié le par clypss.over-blog.com

Mardi 3 avril

 

Second jour au dispensaire

 

Nous sommes partis tôt dans la matinée pour aller chez Mam, instituteur et ami d'Awa, qui vit à Simal. Nous avons donc commencé la journée en visitant son village, sous un soleil de plomb et de la bonne humeur ! Nous avons pu voir des fromagers immenses, ainsi que les rives près du village. En marchant jusqu'aux rives on a rencontré beaucoup d'enfants, qui étaient très heureux de recevoir quelques ballons et sucreries. Certain d'entre eux nous ont même accompagné assez loin dans notre visite, et nous ont apporté une compagnie très sympathique ! On a beaucoup appris des Sénégalais je pense, et des enfants aussi ! Entre eux ils partageaient les bonbons qu'on leur donnait, et avaient toujours un grand sourire qui illuminait leur visage. Après notre visite, nous sommes allé manger du thié bou diene* chez Mam. Nous étions tous assis à l'ombre des arbres qui entouraient sa maison et avons tous mangé dans un grand récipient leur plat traditionnel. C'était vraiment super de pouvoir goûter de la cuisine locale, ce plat était délicieux. Après avoir bien mangé, nous avons repris les charrettes pour découvrir d'autres villages. Le premier s'appelait Soumbel, c'était un petit village. Il y avait un gros manque structurel, pas d'eau courante, ni de case de santé à proximité (vu la distance entre leur village et le dispensaire, il leur faut toute une matinée pour venir faire leur visite régulière), ni d'électricité ... Comme dans beaucoup de ces petits villages, l'accès aux besoins primaires est difficile. Par exemple, ils ont deux puits, un datant de 1955 et l'autre de 1977, et aucun des deux ne fonctionne. Ils doivent constamment prendre la charrette ou marcher pour quoique ce soit! Ousmane T, qui était le neveu du chef du village, nous a très bien reçus ! Les courées que nous avions visité auparavant nous avaient toujours bien accueillit mais ce jour m'a spécialement marqué car dès notre arrivée ils ont installé une grande natte sur le sol ainsi que des bancs et des chaises ! De plus, ils étaient tous très calme et très respectueux. Ils m'ont beaucoup impressionné par leur gentillesse, leur respect et comme toujours leurs grands sourires ! Ensuite, Awa a discuté avec eux de leurs besoins, des choses qu'ils pourraient mettre en place pour améliorer leur niveau de vie, pendant que nous écoutions attentivement. Les habitants de la courée étaient représentés par 19 pères de famille, qui avaient parfois plusieurs femmes ! En effet, la polygamie est autorisée au Sénégal. Cela m'a surprise au début puis au bout d'un temps je m'y suis faite même si je ne pourrais jamais l'accepter dans mon cas ! Daouda notre guide en rigolait beaucoup car il avait le même avis que nous sur la question mais pas pour les mêmes raisons... Il disait qu'une seule femme c'était déjà assez d'ennuis alors deux femmes, non merci ! Pour en revenir au village, Awa a décidée d'y aller une fois par semaine pour traiter du plus urgent avec Eva, l'infirmière bénévole. Après avoir distribué des bijoux, sucreries, jouets et vêtements, nous avons repris les charrettes jusqu'à Sorobougoune, un autre petit village où les enfants étaient vraiment très sages ! Nous leur avons donné des jouets et Solène a pu leur apprendre à jouer au mémory sans qu'ils ne s'ennuient ou partent courir dehors. Ils étaient vraiment très sages et les familles adorables, comme toujours. Nous les avons ensuite quitté pour aller à Ngarine. Ce village était celui de notre charretier Mamadou et il voulait que nous y passions pour voir ses petits jumeaux, Ousseynou et Assane! On a pu ainsi donner des cadeaux aux familles et remercier d'une façon plus personnelle Mamadou. Lors des distributions, une chose m'a particulièrement frappé : les femmes sénégalaises sont très coquettes ! En effet, en partant nous avions hésité à prendre des bijoux, pensant qu'ils auraient plus envie d'autre chose, mais c'était totalement faux et rien ne faisait plus plaisir aux femmes que des bijoux ! C'était vraiment amusant de voir à quel point, tout comme nous, les femmes aiment prendre soins d'elles, même si elles ont d'autres préoccupations ! Enfin, nous avons aussi distribué des ballons, des eaux de toilette, des bonbons et surtout  des vêtements, des brosses à dents et des dentifrices. Ensuite, nous sommes rentrés en charrette en passant par un baobab où les charretiers voulaient absolument nous prendre en photo. Ils ne cessaient de répéter : on veut voir les toubabs dans le baobab ! Ah oui, car là-haut, ils nous appelaient souvent toubabs, ça veut dire les blancs en sérère. En arrivant au dispensaire, il était déjà tard et nous avons débriefé rapidement avec Awa avant de rentrer nous reposer pour être en forme pour célébrer la fête nationale avec les enfants le lendemain ! Cette journée a été selon moi très forte en émotion car nous avons vu des courées très accueillantes, chaleureuses, même si elles manquaient de beaucoup de choses car elles étaient loin de Dioffior. Ce fut une belle leçon de vie et les sénégalais m'ont apporté énormément. Il y a vraiment eu un échange avec eux, nous ramenions du matériel, ce dont ils manquaient, et eux avaient leur joie, leur tolérance, leur accueil, qui malheureusement, nous manquent fortement !

 

* Recette du thié bou diene

2 morceaux de gros poisson ex: mérou - thiof

un peu de persil ,oignon vert ail oiseau et un petit oignon pour le farcir à l'intérieur du morceau de poisson (appelé le rof)

1 gros oignons ou 2 moyens

2 carottes

1 aubergine

1 navet

1 morceau d'igname

1/2 chou

1 piment

1 morceau de poisson séché

1 morceau de yet (escargot)

1/4 de litre d'huile

1 kg de riz

4 bonnes cuillerées de tomate en purée

1/2 gousse d'ail

2 bouillon cube maggie

1 touffe de bissab (oseille)

 

Marie-Lou Agostini

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article